Se procurer le document
Autre format
Issus de la même oeuvre
Avis
Avis des lecteurs
-
Rutile, esclave à Bourbon
Rutile m’a pris par la main et sans aucune réticence, je l’ai suivi sur ce chemin vertigineux. J’ai été captivé dès les premières lignes, au point de l’écouter parler sans l’interrompre. C’est-à-dire que j’ai lu ce roman d’une traite. Il m’était impossible de laisser Rutile à ses questionnements, sans essayer de comprendre la vision qu’il avait sur l’humain. Pour moi, c’est un penseur, philosophe, rêveur. En fait, c’est comme ça que je l’ai perçu. Comment un esclave, né de parents africains, ayant grandi dans cet univers colonial, pouvait être aussi ouvert d’esprit. Non pas que je pense qu’il n’avait pas le droit, mais comme beaucoup d’entre vous, je sais qu’être esclave était une souffrance. Pourtant, Rutile semble être serein malgré sa privation de liberté. N’hésitez pas à lire ce roman magnifique, pour comprendre ce que je viens de dire à l’instant. Autant son histoire m’a ému, autant il m’a permis de rigoler de temps à autre. La complexité de son statut d’esclave et sa manière de se comporter face à ce que lui réservait la dure loi de l’esclavagisme, m’a fortement intrigué. Concernant sa mère, il y a un passage qui m’a bouleversé, même si dans ma passion généalogique, j’ai pris l’habitude de lire ce genre d’acte. Alors voilà, ce qui est dit : « elle était si appréciée pour sa fécondité que M. Dumas lui offrait un mouchoir chaque fois qu’elle faisait un enfant. Un jour, l’ordonnateur en personne lui fit remettre une pièce de toile bleue pour la récompenser des esclaves qu’elle fournissait à la colonie. » Grâce à Rutile, j’ai croisé la route d’un de ses « frères de lait » qu’il estimait au plus haut point, même si leur couleur de peau était un frein. Personnellement, j’ai toujours apprécié de regarder la montagne en pensant à mes ancêtres qui reposent au cœur de Cilaos. Et là, en suivant les pas de Rutile, j’ai été plus que ravie de faire la connaissance de quelques esclaves marrons forts sympathiques.
DIJOUX MARIE-ANICK - Le 01 décembre 2022 à 15:03